Coffret Jazz Magazine (5CD) - Vol.1 (Wagram Music)
3 nov. 2012
Depuis sa création en décembre 1954, Jazz Magazine a toujours gardé un œil dans le rétroviseur du passé, les pieds dans le foisonnement du présent et les oreilles dressées vers les promesses du futur. Cette formule magique et efficace a aussi été celle de Jazzman entre 1995 et 2009 et continue chaque mois de produire ses meilleurs effets dans les colonnes du désormais Jazz Magazine/Jazzman. Les unes du journal sont là pour en témoigner : Miles Davis, Louis Armstrong ou Django Reinhardt côtoient Andy Emler, Médéric Collignon ou Tigran Hamasyan.
Il était primordial de conserver cet état d’esprit dans la liste des 100 titres présents dans ce coffret où la moitié des morceaux ont été enregistrés avant 1962 et l’autre moitié dans les 50 dernières années (dont 30 d’entre eux après 1992) avec un CD entier consacré au jazz des années 2000 (le CD 5 “Le Présent”). Bien que le jazz soit une musique afro-américaine né à La Nouvelle-Orléans, il était important de rappeler qu’elle se pratique dans la plupart des pays du monde et que la scène française et européenne est particulièrement inventive et passionnante (le CD 4 “La Proximité”). Il fallait aussi souligner l’aspect vivant et organique de cette musique qui comme une éponge aime absorber, se mélanger et fusionner avec toutes les autres musiques : le jazz se mêle au rhythm and blues, au rock, à la soul, au funk, aux musiques latines, brésiliennes, africaines, arabes, indiennes, asiatiques, etc... (le CD 3 “Le Mélange”). En ce qui concerne le fabuleux patrimoine enregistré par les grands noms du jazz, j’ai voulu le différencier sur deux CD distincts : Un premier avec des musiciens, qui se sont plutôt distingués comme interprète en magnifiant les standards (Chet Baker, Stan Getz, Sonny Rollins ainsi que les grandes chanteuses comme Billie, Ella ou Sarah dans le CD 1“Le Jeu”) et un deuxième, avec des musiciens qui se sont fait avant tout connaître par leur travail de compositeur (Duke Ellington, Thelonious Monk ou Charles Mingus dans le CD 2 “L’écriture”).
Je me suis efforcé aussi de choisir des morceaux qui me semblaient appartenir à des périodes essentielles dans la carrière des musiciens sélectionnés et d’éviter les titres trop célèbres, même s’il était inévitable d’en mettre quelques uns (“Naima” de John Coltrane ou “Lonely Woman” d’Ornette Coleman).
Enfin, si certains déploreront l’absence de musiciens qu’ils adorent, il faut préciser que cette liste n’est pas exhaustive et qu’elle reflète ma vision de cette musique, conciliant à la fois une objectivité incontournable et une subjectivité indispensable, sans oublier les inévitables contraintes liées à des problèmes de droits (qui font qu’à mon grand regret John Zorn, Anthony Braxton, Brad Mehldau ou Pat Metheny ne figurent pas dans ce coffret).
Mais la contrainte la plus folle consistait à caser 100 titres de jazz sur cinq CD, sachant qu’un CD ne peut pas dépasser 80 minutes, la moyenne d’un morceau était donc fixé à quatre minutes ! Il fallait donc que je sélectionne des titres plutôt courts en me privant des grands élans lyriques et poétiques des musiques improvisées et libres que seul le jazz peut produire.