Chronique LP : Quincy Jones : “Body Heat”

1 déc. 2025

Quincy Jones

“Body Heat”

1 LP A&M Records / Universal

CHOC

Réédition. Huit ans avant le succès phénoménal du “Thriller” de Michael Jackson, Quincy Jones était déjà en tête des charts US - mais sous son nom - avec ce superbe “Body Heat”, album à la fois funk, pop et jazzy, qu’il  produit et arrange de main de maître.

En 1974, Quincy Jones est à l’écoute de la soul funky, inventive et sophistiquée, produite par les afro-américains de cette époque (Marvin Gaye, Stevie Wonder, The Temptations, Isaac Hayes…). Il s’en imprègne et la régurgite à sa façon, entouré d’un groupe de jazzmen au casting de rêve, dont il va façonner le son d’orchestre à la manière d’un génial sculpteur. Ce bon goût de l’arrangement et sa manière unique de jouer avec les timbres des instruments et les couleurs orchestrales, avec des partitions écrites sur mesure pour ses musiciens fétiches, en font sa marque de fabrique, singulière et indélébile. La chanson est à l’honneur sur sept des huit morceaux  que compte l’album, dont on retiendra les ambiances funk psychédéliques (inspirées par Norman Whitfield) de Soul Saga et One Track Mind, la magnifique mélodie de Everything Must Change (chantée et composée par Bernard Ingher), ou l’irrésistible envie de danser qui émane de Boogie Joe The Grinder. La chanson finale If I Ever Lose This Heaven, chantée en duo par Leon Ware et Minnie Ripperton a tous les atouts d’un formidable tube, tandis que l’unique morceau instrumental est une reprise étonnante et enlevée du fameux Along Came Betty de Benny Golson où brille la flûte d’Hubert Laws.

Lionel Eskenazi.

Quincy Jones (arr, prod, dir, voc), nombreux musiciens avec entre autres : Chuck Findley (tp), Frank Rosolino (tb), Jerome Richardson (ss), Hubert Laws (fl), Eric Gayle (g), Phil Upchurch (g), Wah Wah Watson (g), Herbie Hancock (cla), Dave Grusin (cla), Bernard Purdie (dm), Leon Ware (voc), Minnie Ripperton (voc), Jim Gilstrap (voc), Bernard Ingher (voc), 1974.